Voici le sujet que j'ai préparé pour ce Mardi de l'environnement de septembre :
CADS international : David contre Goliath, au Pérou…
CADS international : David contre Goliath, au Pérou…
Bonsoir à tous,
pour ce Mardi de l'environnement de la
rentrée, je voudrais vous présenter une jeune association péruvienne qui tente
de préserver l'environnement de son pays en résistant au géant voisin : le
Brésil !
Alain Zecchini l'évoquait dans sa revue de
presse de juillet dernier (dans la rubrique "Guerre de l’eau et de
l’électricité et barrages géants") : "Les
projets de barrages de très grande taille se multiplient dans le monde, motivés
par la compétition de plus en plus vive pour les ressources en eau et la production
d’énergie hydroélectrique."
CADS international
| L'association
C'est par l'intermédiaire de notre ami Richard Varrault - journaliste
indépendant, directeur de la publication du portail www.waternunc.com1,
administrateur des JNE2
et de l'AJE3
- que je rencontre Cesar Mezarina, avocat
spécialisé en droit de l'environnement et des ressources naturelles et directeur
exécutif de CADS international… deux
hommes passionnés par l'eau : le sujet
transversal de l'Environnement
Ironie du sort ou signe du destin, cette
rencontre a lieu en 2013, année
internationale de la coopération dans le domaine de l'eau…
CADS
international (Comunidad, Ambiente y Desarrollo Sostenible4) est une association
à but non lucratif qui a pour objet de promouvoir le développement soutenable
dans les communautés péruviennes, particulièrement les plus pauvres, avec une
méthodologie innovante basée sur le principe de Gestion intégrale des bassins hydrographiques (GIBH). Son équipe est
composée de professionnels des disciplines suivantes : ingénieries agronomique
et agricole, génie rural, géographie, ingénierie environnementale, sociologie,
anthropologie et droit de l'environnement
CADS se place comme un facilitateur de la
construction participative de
modèles de développement durable, incluant la conservation de l'environnement
et le respect de la diversité sociale et culturelle du Pérou, dans le respect
des lois du pays. Les bénéfices atteints par la population à travers un plan de
gestion cohérent, lié à une zone
géographique unique, sont suivis grâce
à des indicateurs sociométriques
CADS international
| Le projet
Cesar Mezarina a réalisé son rapport de Master
spécialisé en Gestion intégrale des bassins hydrographiques dans la région du sous-bassin versant Araza. Ce
sous-bassin fait partie du bassin
versant amazonien Inambari et se situe en totalité dans le Département de
Cuzco au Pérou. Sa forêt tropicale et la forêt de piedmont qui se trouve un peu
plus bas (enfermée dans une forteresse naturelle) disposent d'une riche biodiversité.
Les Harakmbut - population indigène du SVB Araza, décimée et chassée au début du XXème siècle - connaissaient et connaissent encore très bien les propriétés de ces essences d'arbres. Les mineurs "informels" qui vinrent ensuite apportèrent malheureusement avec eux tout un lot de désolation : corruption, prostitution, violence, exploitation des enfants…
La forêt du bassin versant voisin (Candamo) vient d'être transformée en Parc national et ce, grâce à un
documentaire qui a éveillé la conscience des autorités. Du fait des grandes
similitudes hydrographiques entre ces deux bassins, CADS pense qu'Araza devrait
être à son tour protégé. Malheureusement, l'association ne dispose pas d'assez
d'études scientifiques démontrant
l'intérêt du site en matière de biodiversité pour présenter un dossier
solide
Araza a moins de chance que Candamo, du fait
de son emplacement : il est en effet accessible par la Grande route interocéanique - restaurée depuis 2004 par le Brésil dans le but de se fournir en électricité chez
son voisin péruvien. Le grand projet de
barrage de l'opérateur brésilien EGASUR est aujourd'hui bloqué, grâce à
l'influence des cultivateurs de coca (on croit rêver !), mais ce n'est qu'une
question de temps pour que les opérateurs (celui-ci ou un autre) réussissent à obtenir
de nouvelles autorisations , les mineurs "informels" étant, quant à eux, favorables au projet
L'association souhaite mettre en œuvre un projet de développement soutenable participatif qui remplacerait les activités des miniers "informels" et des cultivateurs de coca, et permettrait non seulement aux populations autochtones de revenir sur leurs terres, mais aussi aux populations actuelles de s’engager dans des activités durables avec eux. Aussi, CADS international demande la création immédiate d’une zone réservée par application du principe de précaution. Mais pour définitivement enterrer le projet de barrage, il faut un dossier plus complet et le temps presse…
CADS international
| Et l'avenir…
Alors CADS international lance aujourd'hui un appel aux associations de protection de la Nature et de l'Environnement (APNE) du Monde entier. L'idée est, dans un premier temps, de réaliser au
plus vite des inventaires de la faune et
de la flore, main dans la main avec les Harakmbut, pour compléter les
informations scientifiques de la région. La création d'un Parc national finirait, le cas échéant, de protéger la zone. Les
populations pourraient ainsi revenir et créer de nouveaux emplois autour de la recherche biopharmaceutique et pharmacologique, de l'écotourisme et de l'artisanat
Mais comme le dit notre ami Richard,
procédons " étape par étape"…
Vous connaissez une association naturaliste qui pourrait être intéressée pour
participer à un inventaire de la faune ou de la flore de cette région ? Qu'elle
prenne contact avec Cesar. Il parle parfaitement Espagnol bien sûr, mais aussi Anglais
et Français…
Aidez-nous
aussi à faire "buzzer" ce dossier sur Internet : un résumé en Français est maintenant disponible. N'hésitez pas à le partager sur les réseaux sociaux. Il
faut faire vite, un grand MERCI !
Pour plus d'information, je vous invite à visiter
le site CADS international et celui de Waternunc
Bon Mardi de l'environnement !
Ainsi s'achève mon voyage et ces chroniques
du bout du Monde. Je vous dis à bientôt… "en vrai" ;)
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